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Test : Nous prédisons les biais d’Envoyé Spécial sur le Glyphosate (Janvier 2019).

L’équipe d’Envoyé Spécial a écrit une « réponse aux critiques » que vous pouvez retrouver ici.
Nous ne répondrons pas à ces remarques, car celà été fait de manière impeccable par le blog de La Théière Cosmique, ici.

Le glyphosate est devenu un tel sujet de discorde entre médias et scientifiques, que masse de ressources documentaires ont émergé d’un côté comme de l’autre. Mécompréhension du monde scientifique de la part des journalistes et fabrique du doute de la part de l’industrie, les techniques de désinformation vont bon train… Et celles qui touchent le plus le public sont celles des médias, forcément.

On connaît bien les techniques de propagande de l’industrie (lobbying, ghostwriting, etc), grâce notamment aux nombreux reportages ou articles qui lui sont dédiés. Mais, s’il n’est nullement question de remettre en cause la nécessité du travail d’information des journalistes lorsqu’il s’agit de montrer les agissements des industriels (c’est leur travail et même leur devoir de signaler les dysfonctionnements et abus et c’est important pour la société de pouvoir être informé de ces choses-là), il est également bon de ne pas avaler tout cru, sans recul critique, ce que nous disent ces médias, toujours avides de sensationnalisme. Depuis 2015, les arguments médiatiques pour critiquer le glyphosate sont nombreux, mais souvent les mêmes arguments « forts » reviennent. Et ils sont rarement fondés. Nous pouvons même aller jusqu’à prédire quels seront les arguments fallacieux et fausses informations colportés par la très prochaine soirée d’Envoyé Spécial dédiée au glyphosate (Jeudi 17 janvier 2019).

Pour ce faire, nous allons nous baser sur cet article de Libération, qui annonce les points clés desdits reportages, et sur cet article, fournissant un pitch de chaque partie de la soirée dédiée au fameux herbicide. Nous ne prenons pas en compte  les  teasers  diffusés  par  FranceTV (nous ne les avons pas vus).

Le présent article est la version retouchée de l’ancien, mis à jour après la diffusion de l’émission. Nous avions fait des prédictions, certaines se sont avérées exactes, d’autres non. Mais nous les avons conservées, car elles peuvent être utiles. Pour s’y retrouver :

En rouge : les prédictions qui n’ont pas eu lieu.

En vert : les prédictions qui ont eu lieu.

1 – Le glyphotest

Singeant Générations Futures (association anti pesticides de synthèse, classée comme lobby BIO), les journalistes d’Envoyé Spécial n’ont rien trouvé de mieux pour commencer que de réaliser un test des urines de célébrités, pour voir si on y trouve du glyphosate (SPOILER : il y en a, sinon pas de reportage !).

Nos prédictions :

La quantité de glyphosate dans les urines sera en moyenne bien supérieure à la CMA (Concentration Maximale Admissible) autorisée dans l’eau du robinet. Soit 0,1 µg/L par pesticide et 0,5 µg/L pour la somme de tous les pesticides.

Nous pensions que l’émission aurait fait l’erreur de Générations Futures, qui était de reprendre la valeur de référence 0,1µg/L. Ce ne fut pas le cas, car Élise Lucet dit : « On est incapable de fixer un seuil, un taux, une limite au delà duquel on dit que c’est dangereux… ». Si elle parle bien d’une limite dans les urines, effectivement, il n’en existe pas… Mais comme elle donne des valeurs mais sans référence, impossible donc de savoir si risque il y a ou non. Ne pas avoir de limites officielles pour les urines, c’est normal : elles sont infiniment inférieures aux taux inquiétants. En revanche, nous pouvons faire un calcul approximatif pour comparer la valeur ingérée à la limite de la DJA.

Aucune transposition ne sera proposée pour fournir les quantités ingurgitées, prenant en compte le taux d’absorption du glyphosate (20% grosso modo).

On considère généralement que 20% en moyenne du glyphosate est absorbé dans l’organisme par voie orale, pour ensuite être évacué dans l’urine (bien sûr, cela est légèrement variable selon les individus, mais 20% nous donnera les pires résultats, et donc l’estimation la plus prudente). Le reste part directement dans les selles sans passer par la case « vaisseaux sanguins » ou « urine ». On peut donc calculer à partir de la part dans les urines (20%) la quantité absorbée par voie orale. On peut ensuite comparer la dose avalée avec la DJA (500µg/L/J/Kg de poids de corps).
C’est ce qu’a fait Bunker D. sur son blog.

Et cela sera dramatisé.

  • Bien que les doses soient infimes, et bien en dessous des taux à risque comme nous allons le voir, Élise Lucet ne prend jamais la peine d’être rassurante, bien au contraire. Lorsque Djamel estime « dérassurant » le fait qu’on ait tous du Glyphosate dans nos urines, elle l’appuie : « Inquiétant. »
  • Dans le reportage, on voit Julie Gayet qui s’inquiète en voyant son taux à 1,26 : « Ah, c’est énorme ! ». Et Élise Lucet répondre : « Ouais. ». Pourtant, rien ne permet de dire que c’est « énorme »:
  • L’urine étant un concentré de déchets, la quantité de substances dont le corps se débarrasse y est nettement plus concentrée que lors de l’absorption. La quantité de pesticides au litre d’urine n’est donc absolument pas comparable à la quantité de pesticides dans l’eau potable. C’est donc une valeur qui ne nous renseigne aucunement d’un point de vue toxicologique tant qu’on ne prend pas la peine de regarder à quoi ça correspond “à l’entrée”.
  • Le blogger Bunker D. a calculé que le pire des cas présenté par Générations Futures (2,89 µg/l) représentait 0,2% de la DJA (Dose Journalière Admissible), qui, elle, a une vraie valeur toxicologique. Appliqué au taux de Julie Gayet, nous avons donc une quantité trouvée qui correspond à environ 0,04% du seuil de la DJA.
  • Et avec Catherine, la maman du petit Vadim : « Il y a quelque chose qui va un peu plus vous inquiéter, c’est que Vadim, votre fils en a 0,90, c’est à dire beaucoup plus que vous…« .
  • En refaisant le calcul en imaginant 1L d’urine évacuée par jour (ce qui est beaucoup pour un jeune enfant, mais comme on ne sait pas quel âge il a, prenons cette quantité proche d’une quantité adulte). Mettons qu’il fasse 20kg (un jeune enfant donc, cela nous donnera « le pire des cas »), cela nous donne 0,045% du seuil réglementaire. Grosso modo, comme Julie Gayet (0,04%). Catherine peut donc être rassurée.
Maxime Pinazzi à réalisé le calcul, en se basant sur 2L d’urine évacuée par jour, et sur un poids corporel estimé pour chaque candidat. 60kg pour Julie Gayet, par ex. En réalité, bien souvent, c’est plutôt 1 à 1,5L. Le taux est donc encore plus bas. Si on se base sur 1,5L, nous sommes à 0,03% pour Gayet…

Compléments à savoir :

  • Générations Futures avait comparé les taux retrouvés à la valeur de 0,1µg/L de la CMA (d’où notre prédiction, erronée, qu’Envoyé Spécial ferait de même). Mais c’est une valeur générique. Elle est la même pour tous les pesticides, ce qui n’a pas de sens d’un point de vue toxicologique (car chaque pesticide a son propre degré de toxicité).
  • La CMA est une valeur administrative, qui permet d’enclencher des directives de vérifications et d’assainissement si besoin (appelée « situations NC0, NC1 ou NC2« ). En gros : on enclenche une procédure de vérification (la dérogation de l’art. R.1321-32 (2°) du CSP), une information de la population (art. R.1321-36 du CSP) pour voir d’où provient le dépassement, et on agit si besoin. Cela ne sous-entend pas de risque sanitaire, et n’implique pas d’interdiction de l’eau. La valeur sanitaire, elle, est donnée par la Vmax (limite au-delà de laquelle la consommation de l’eau est interdite), et celle du glyphosate est 9000 fois supérieure à la CMA (900µg/L).
  • Un dépassement de la Vmax dans les urines n’indique pas non plus un risque, puisqu’il faut connaître la quantité de glyphosate avalée au litre (voir points précédents). Le blogger Bunker D. a calculé que le pire des cas présenté par Générations Futures (2,89 µg/l) représentait 0,2% de la DJA (Dose Journalière Admissible), qui elle a une vraie valeur toxicologique.
  • Le fait qu’on en retrouve dans l’urine indique que le glyphosate est évacué, tant mieux (d’ailleurs, on considère qu’il est totalement évacué et ne s’accumule pas).

En gros : C’est un renseignement quasiment inutile. Il renseigne juste sur le fait qu’on trouve du glyphosate un peu partout, ce qui n’est guère étonnant puisqu’énormément utilisé. Mais on trouve aussi partout des rayons du soleil, qui sont cancérigènes. Et tout le monde sait très bien que ça n’est pas une information suffisante. En l’état, il faut connaître les doses d’exposition, la fréquence d’exposition et l’impact de ces doses. L’analyse de l’urine ne renseigne en rien à ce sujet (sauf si on fait le bon calcul).

2 – Vis ma vie d’agriculteur

Deux agriculteurs, l’un utilisant du glyphosate et l’autre non, vont échanger leur exploitation pendant quelques jours. Vincent va faire épandre du glyphosate à Olivier (un agriculteur 100% BIO), qui n’a pas touché de pesticides depuis 27 ans ! On pose la question : « Les agriculteurs sont les premiers concernés : que veulent-ils faire du glyphosate ? »

Nos prédictions :

Il va bien être souligné qu’Olivier est bio et donc travaille sans pesticides.

En réalité, il a été seulement dit qu’Olivier a « abandonné tout pesticide chimique, il y a 27 ans » (04:15). Et que le BIO est une agriculture qui « refuse les produits chimiques » (19:00).
C’est évidemment faux : tout est chimique sur terre. Ce qui est interdit en BIO, ce sont les pesticides de synthèse. En revanche, le bio utilise tout un tas de pesticides naturels. Les pesticides naturels sont chimiques.
Au delà de cette maladresse, fréquente, cela induit l’idée qu’en bio, on n’utilise pas de produits. Alors que c’est faux.
On ne fera croire à personne que les maladies et les ravageurs rebroussent chemin lorsqu’ils arrivent devant le panneau : « Ferme BIO ».

Olivier a un meilleur contact avec la nature, on nous le montrera caresser les plantes et peut-être même cuisiner.

Juste après avoir montré Vincent en train d’épandre, on montre Olivier dans son champ en train de sentir des fleurs et caresser des graines (4:18).
Plus tard, on le verra cuisiner (alors que Vincent sera montré avec sa tasse Round Up).
Il y a un réel choix de réalisation orienté, qui influence le spectateur en envoyant des messages implicites.

On va nous vendre des alternatives montrées comme viables (couverts végétaux, rotations, labour ou TCS) sans parler de leurs limites. 

Les techniques alternatives sont déjà appliquées en conventionnel : les rotations sont la norme (hormis Monoculture Céréales à paille et Maïs : environ 6% des surfaces), les couverts végétaux sont appliqués en Agriculture de conservation (un ensemble de techniques culturales modernes actuellement en développement en France et caractérisant la 3ème révolution agricole en cours). Le glyphosate est d’ailleurs utilisé pour la gestion des couverts (pour les affaiblir afin qu’ils n’entrent pas en concurrence avec la culture de vente).

Le labour, présenté ici comme « le glyphosate de l’agriculture bio », n’est critiqué qu’au détour d’une unique phrase : « depuis quelques années la technique est controversée, retourner ainsi la terre nuirait à sa fertilité« . Vous remarquerez l’usage du conditionnel, comme si nous n’en étions pas certain. Difficile ici de reconnaître qu’une pratique BIO (et ancestrale) puisse être nuisible. Et pourtant, le labour détériore la vie microbienne des sols (vulgarisé ici en fr par Sciences et Avenir). Mais pas uniquement : il accentue également l’érosion, fait disparaître la couche d’humus superficielle, diminue la quantité de matière organique en surface (et donc la biodiversité de surface), perturbe le microcosme du sol en l’enfouissant plus en profondeur (source).

Complément à savoir :

S’il est vrai que les agriculteurs sont les premiers concernés, en présentant uniquement deux de leurs représentants, difficile de répondre à la question « que veulent-ils faire du glyphosate ? ». Au mieux, l’analyse du spectateur sera biaisée, au pire orientée. En réalité, les agriculteurs ont déjà répondu à la question. En effet, le gouvernement a mis en place son site officiel de la sortie du glyphosate, sur lequel il invite les agriculteurs à s’engager dans la démarche (l’émission en parlera plus tard). Un site qui a beaucoup circulé dans les réseaux sociaux d’agriculteurs… mais qui reste pourtant bloqué à 2 agriculteurs qui s’engagent à en sortir (passons sur les manipulations honteuses de ce site payé avec nos impôts)… Que veulent faire les agriculteurs du glyphosate, donc ? L’utiliser.

3 – Le vote à l’assemblée nationale

Le vote pour l’interdiction du Glyphosate s’est passé en pleine nuit, dans une assemblée quasiment vide. Pourquoi programmer le vote d’un sujet aussi controversé à un tel moment et risquer de voir la parole du Président bafouée (il avait promis d’en sortir d’ici 3 ans !) ?

Nos prédictions :

Les lobbys sont intervenus, et sont allés convaincre les députés, tous vendus à l’industrie, c’est bien connu.

A notre grande surprise, l’émission ne parle pas directement de l’influence des lobbies, mais plus d’une stratégie purement politique de la part de la structure politique du gouvernement, En Marche.
Bien que l’idée du lobby reste sous-jacente, le gouvernement (et encore plus le gouvernement actuel) étant souvent taxé de « soumis à l’industrie et au grand capital », l’émission ne le fait pas de manière frontale, et laisse le spectateur en faire son interprétation (en effet : ils ne discréditent pas les lobbies non plus).

Il y aura des témoignages de députés outrés, et d’autre part des questions posées par les journalistes qui donneront des sueurs froides à certains.

Mr Jean-Marie Fiévet en aura fait les frais dans cette partie du reportage : on lui montre qu’il a voté contre un amendement qu’il a lui-même participé à rédiger.
Le malaise est palpable.
Si cette technique, un peu brute, n’est pas toujours pertinente (notamment quand elle implique des explications complexes impossible à retranscrire en 30 sec à la caméra, comme des explications scientifiques par ex), ici elle nous paraît assez justifiée.

Évidemment, aucune interprétation alternative ne sera donnée.La conclusion sera écrite à l’avance (= les lobbies ont saboté le vote en faisant pression pour l’organiser à un horaire impossible), mais on  ne nous suggérera que des soupçons mais pas de preuves.

Rien de tout ça dans l’émission, donc. Mais il est intéressant de savoir que nous avions proposé, dans la première version de notre texte, une version alternative, pour montrer qu’il était possible d’en trouver. Nous l’avons finalement enlevée, car sans aucune preuve, elle dénotait d’un raisonnement à tendance complotiste (et c’est ballot venant de nous, qui essayons de lutter contre ce genre de dérive). Le raisonnement était le suivant :
– Étant donné que le président Macron avait élu Nicolas Hulot juste pour l’image, l’aura, du personnage (il était pieds et poings liés au sein du gouvernement)… Il est probable qu’en réalité l’annonce de Macron pour la sortie du glyphosate soit une nouvelle fois une manière de caresser l’opinion dans le sens du poil au niveau écologie, alors qu’en réalité, il serait plutôt contre son interdiction. L’annonce publique ne serait qu’un apparat mais, en coulisse, on demande à ses troupes de voter contre cet amendement.
Nous n’étions alors pas loin de la vérité…
En revanche, il est certain que les lobbies ont tenté leur chance. Ils existent et jouent des coudes, surtout quand les intérêts qu’ils représentent sont sur la sellette. Une convergence d’intérêt commun entre lobbying et orientation politique est probable.

Complément : Voilà ce que nous avions écrit en réponse à la prédiction de l’influence des lobbies.

  • Malgré tout, s’ils ont (plus que certainement) tenté de convaincre bon nombre de députés, rien ne dit que c’est bien eux qui ont décidé de l’horaire du vote (sauf si l’émission présente des preuves concrètes, auquel cas il faudra ouvrir une enquête)…
  • Le problème de ce genre de démarche orientée, ne donnant qu’une seule vision basée sur le pouvoir du lobbying, c’est qu’elle renvoie au sentiment que nos gouvernants y sont totalement soumis. Ce qui est évidemment faux. Alors, oui, le lobbying, ça marche probablement, comme le suggèrent les sommes énormes qui lui sont consacrées. Mais il y a suffisamment d’autres raisons qui peuvent orienter les décisions de nos décideurs pour ne pas systématiquement sortir la carte lobby quand ça nous arrange. Surtout qu’on parle toujours des mêmes lobbies, mais jamais, ou presque, des lobbies BIO. Comme s’il y avait des gentils et des méchants, alors que les lobbies, par définition, servent des intérêts privés.
  • Tout cela ne nous dit rien sur les risques liés au glyphosate. Juste que l’industrie défend un de ses produits phares. Peu d’intérêt, au fond.

4 – Monsanto, la fabrique du mensonge

L’infâme Monsanto a été condamné à verser 289 millions de dollars à Dewayne Johnson, un utilisateur du glyphosate, victime d’un accident de travail et atteint d’un grave cancer. Qu’est-ce qui a convaincu les jurés ? Les Monsanto Papers : l’ensemble des échanges mails internes à l’entreprise, révélés lors du procès.

Nos prédictions:

La partie la plus intéressante à mon sens, mais non pas dénuée de problème : séquence émotion, avec des images chocs de la peau de Dewayne Johnson.

Il s’agit d’un appel à la pitié. Un sophisme qui joue avec les émotions, afin d’endormir l’esprit analytique du spectateur. Que Dewayne Johnson ait un LNH ne prouve en rien que ce cancer ait été causé par le glyphosate.
Il s’agit d’une sorte d’argumentaire fallacieux, conduisant le spectateur à plaindre Mr Johnson, à créer une empathie qui empêche d’être critique envers son positionnement à lui. En effet : connaissant sa souffrance et le sachant condamné, qui aurait envie de lui dire en face qu’il se trompe peut-être et que le glyphosate n’est peut-être pas la cause de son cancer ?

Les images chocs et le jeu sur les émotions sont des techniques bien connues pour marquer les esprits et influer sur le jugement. Mais ne sont ni des arguments, ni des preuves.

On jouera sur l’imagerie de David contre Goliath, du bien contre le mal.

  • Le terme sera directement sorti de la bouche de Dewayne Johnson lui-même (37:19). En ces temps de défiance envers l’autorité, envers les puissants, c’est un discours qui fascine et enthousiasme… Même si, encore une fois, il ne donne aucune information concernant les risques liés au glyphosate. Ni même sur la validité du jugement :
  • Le procès a été soumis au jugement d’un jury populaire. Avec la réputation du glyphosate et de Monsanto, de base le procès partait mal pour la firme. Notons également qu’un procès n’est pas une preuve scientifique.
  • Dans sa décision provisoire, la Juge, Mme Bolanos, a déclaré : « Le plaignant allègue que Monsanto a refusé de mener les études recommandées par le Dr Parry dans les années 1990. Les dossiers montrent que Monsanto a en définitive mené tous les tests sauf un et en a diffusé publiquement les résultats. Le plaignant a aussi suggéré que Monsanto a tenté de « polluer » la littérature scientifique avec du « ghostwriting » des articles appuyant les produits à base de glyphosate. Le plaignant cite essentiellement Williams (2000) et Kier & Kirkland (2013). Mais les employés de Monsanto sont mentionnés comme contributeurs de ces articles et il n’y a aucune preuve que ces articles contiennent des déclarations matériellement fausses sur le plan scientifique. » –> Ainsi, le ghostwriting n’a pas été retenu et le procès s’est donc joué sur d’autres aspects (par exemple, en jouant sur l’émotion et sur le non-étiquetage des bouteilles Round Up et Ranger Pro à l’époque).

On citera quelques phrases clés interprétées hors contexte par des scientifiques de Monsanto, issues des Monsanto papers. Nous irons jusqu’à penser qu’on citera Donna Farmer

Il n’a pas été question de Donna Farmer, ni de ce type d’extraits décontextualisé, mis à part peut-être le passage parlant du Powerpoint, qui a été -sciemment ?- tronqué : En effet, sur ce même Powerpoint issu des Monsanto Papers, nous pouvons lire que le ghostwriting est envisagé pour faire des économies et non pas pour biaiser les résultats :

  • Ca n’apparait pas dans l’émission, mais voici ci-dessous la citation de Donna Farmer, souvent reprise, avec sa traduction. Généralement tronquée à « Vous ne pouvez pas dire que le Roundup n’est pas cancérogène… Nous n’avons pas fait les tests nécessaires sur la formulation pour faire cette déclaration.« . En somme : « nous ne savons pas, peut-être qu’il est cancérogène ? ». Laissant planer le doute, et faisant entrevoir que Monsanto ment quand ils affirment que le Round Up n’est pas cancérogène, car en réalité ils ne le savent pas… Alors que cet extrait, pris en entier, dit tout l’inverse ! C’est au contraire un appel à une précaution épistémique toute scientifique, à la transparence et un rappel à l’ordre de la part de la toxicologue en chef, pour que la firme ne réalise plus ce glissement intellectuel dans ses communications (ce glissement est aisé, même en dehors de Monsanto : il suffit de lire bon nombre de publications mentionnant « glyphosate » dans le titre, et se rendre compte que ce sont en réalité les formulations qui ont été étudiées…). En revanche, la dernière phrase est une inférence logique qui n’a pas la valeur de preuve, mais c’est la seule position que le firme puisse tenir concernant la cancérogénicité des formulations. Juste une déduction, qui ne prouve rien en soi. Encore une fois, c’est honnête.
« Les termes glyphosate et Roundup ne peuvent pas être utilisés de façon interchangeable et vous ne pouvez pas utiliser le terme « Roundup » pour tous les herbicides à base de glyphosate. Par exemple, vous ne pouvez pas dire que le Roundup n’est pas cancérogène… Nous n’avons pas fait les tests nécessaires sur la formulation pour faire cette déclaration. Nous pouvons dire cela au sujet du glyphosate et nous pouvons inférer qu’il n’y a aucune raison de croire que le Roundup causerait le cancer. »

et qu’on parlera du ghostwriting réalisé par des scientifiques qui auront été soudoyés : on y donnera l’exemple d’Henri Miller, et on parlera des études financées par Monsanto.

  • Henri Miller est un scientifique renommé, ardent défenseur des OGM, dont les Monsanto Papers ont révélé qu’il avait œuvré sur demande de Monsanto : il a publié sur le site Forbes (un média considéré comme plutôt sérieux, traitant d’entrepreneuriat et de business) un article consacré au Round Up. Mais il n’a quasiment rien écrit, ce sont les équipes de Monsanto qui ont tout rédigé. Il s’est juste contenté de corriger quelques formules. On ne sait pas s’il a touché de l’argent pour cela (à priori non, c’est donc qu’il était de base plutôt pro-glyphosate et en accord avec ce que Monsanto avait écrit).
  • Cette technique de ghostwriting est éthiquement très discutable, et contraire aux conditions que Forbes impose à ses intervenants (les articles ont d’ailleurs tous été dépubliés par Forbes). Quand bien même Henri Miller serait entièrement raccord avec ce que Monsanto a écrit, il s’agit purement et simplement d’une publicité déguisée. Qu’elle soit vraie ou fausse, ça reste relativement malhonnête, et on peut très bien considérer que cela participe à la « fabrique du doute », tel qu’a pu le faire l’industrie du tabac dans les années 60-70.
  • Néanmoins, l’article publié dans Forbes par Henri Miller n’est qu’un article d’opinion, et non pas un article scientifique (avec ce que cela implique, comme rigueur et comme protocoles, tel que la revue par les pairs).

Complément à savoir :

  • Nous n’avions pas prévu la présence, en tant que caution scientifique, de Gilles-Éric Séralini !
  • C’est bien là l’un des pire fourvoiement de l’émission. S’il est possible que la rétractation de son article soit dû au conflit d’intérêt impliquant Wallace Hayes, le directeur de la revue Food and Chemical Technology où a été publiée l’étude, il n’en reste pas moins que l’étude reste très mauvaise: absolument non conclusive, et depuis réfutée plusieurs fois.
  • De plus, jamais aucun doute n’est porté sur les propos de Séralini (mis à part sur le fait que son étude a été contredite par plusieurs expérience (54:35). Une seule phrase de 3 secondes.). Rien non plus sur les conflits d’intérêt et méthodes douteuses qui entachent encore plus l’aura du personnage.
  • Ces conflits d’intérêt n’ont d’ailleurs pas été déclarés, comme le souligne Géraldine Woessner :
Aucun conflit d’intérêt alors que le CRIIGEN était financé par Sevene Pharma, Auchan, Carrefour et dirigée par Corine Lepage (militante anti-OGM),
  • Nous avons donc là un flagrant délit de journalisme partisan, où l’on reproche les conflits d’intérêt chez les uns mais pas chez les autres.
  • Pour revenir à l’affaire de la rétractation et de Wallace Hayes, j’aimerais soulever une question : s’il était déjà sous contrat avec Monsanto depuis un mois avant la publication de l’étude de Séralini… et si son objectif était bien d’empêcher cette étude d’être disponible, comme sous entendu dans le reportage… pourquoi l’avoir publiée ? (surtout que, depuis, elle a été republiée dans un journal de seconde zone, sans aucune correction susceptible de l’améliorer… ce qui était attendu…)
  • Nous n’avions pas prévu non plus l’instrumentalisation du petit Grataloup… Que dire de plus, sinon ce que nous avons déjà dit à propos de Dewayne Johnson ? Ah, oui, peut-être un point non soulevé dans le reportage. La famille Grataloup attaque donc Monsanto en justice, pour les préjudices que le glyphosate aurait causés à leur enfant, victime d’une malformation de la trachée. Au delà du fait que rien ne prouve l’implication de la substance (qui, jusqu’à preuve du contraire, n’est pas perturbatrice endocrienne), rien n’implique non plus Monsanto, qui n’a ni inventé le produit (ils l’ont racheté), ni fabriqué le produit utilisé par Sabine Grataloup ! La seule réputation maléfique de l’entreprise et de sa substance phare suffisent………..
Le Glyper, produit incriminé par la famille Grataloup, n’est pas fabriqué par Monsanto, mais par Capiscol. Image issue de ce tweet.
  • À propos des études financées par Monsanto, le 04 octobre 2017, Le Monde Planète publie : « Monsanto papers, désinformation organisée autour du glyphosate« . Voici un paragraphe intéressant : « Si le financement par Monsanto est bien signalé au pied de chacun des articles, une petite notice complémentaire offre ce gage de rigueur et d’indépendance : « Ni les employés de la société Monsanto ni ses avocats n’ont passé en revue les manuscrits du panel d’experts avant leur soumission à la revue. » Or, non seulement des employés de Monsanto ont « passé en revue » ces articles, mais ils les ont aussi lourdement amendés, peut-être même directement écrits. C’est en tout cas le scénario que semble dérouler la chronologie des échanges confidentiels.« … Dit comme ça, c’est effectivement troublant, et le manque de transparence sur ce qui a été copié-collé ou non est effectivement un problème dont le monde scientifique devrait se prémunir, surtout en ces temps de soupçons. Mais il faut bien avoir conscience que cela ne prouve en rien que les rapports fournis par la Glyphosate Task Force soit faux, ni que l’EFSA ait mal travaillé. Tout au plus, nous ajustons notre curseur de vraisemblance, en donnant moins de crédit à l’évaluation Européenne, mais rien ne permet de l’invalider. En effet, s’arrêter à cela, c’est oublier que l’EFSA a réalisé des relectures, des ajustements et corrections, a demandé des données supplémentaires quand cela semblait nécessaire, et a même ajouté des études non proposées par la Glyphosate Task Force (voir le thread twitter de Bunker D. qui apporte le matériel non cité dans l’article du Monde)… L’article du Monde Planète fait beaucoup de conjectures (« [ils les ont] peut-être même directement écrits« ), pour jeter un discrédit, donnant le sentiment que l’EFSA n’a pas fait son travail, est vendue, etc. Mais ce que le grand public sait peu, c’est que c’est bien ça son travail : évaluer les études des autres. L’EFSA ne produit pas directement d’études, elle évalue les études. Il n’est donc guère surprenant de retrouver des copiés-collés lorsqu’ils n’ont rien à redire à ce qui est écrit (c’est un gain de temps considérable et un travail qu’il est inutile de refaire). En revanche, il aurait été surprenant de ne retrouver aucune révisions des données, ce qui n’est pas le cas. Mais, oui, redisons-le, il est véritablement regrettable que tous les copier-coller n’aient pas été présentés comme tels dans l’étude. C’est absolument indéniable.
  • Dans le même article du Monde Planète : « Une façon de procéder, écrit William Heydens, le responsable de la sécurité des produits réglementés, à ses collègues de Monsanto en février 2015, « serait d’y aller à plein régime en impliquant des experts de tous les domaines majeurs » – une option à 250 000 dollars (220 000 euros), précise-t-il. Et une autre façon, « moins chère/plus envisageable », serait de « n’impliquer les experts que sur les domaines où il y a débat (…), et d’être les auteurs-fantômes pour les parties sur l’exposition et la génotoxicité »« . Ici, il s’agit de stratégie de communication. On y lit clairement que la firme compte faire du ghostwriting pour les études concernant la génotoxicité (cause potentielle de cancers). Hors, faire du ghostwriting, c’est surtout faire des économies. C’est un gain de temps pour les scientifiques travaillant pour les entreprises d’évaluation, et comme c’est Monsanto qui finance ces études sur ses deniers, c’est moins d’argent dépensé pour eux ! Ça ne veut surtout pas dire ce que Le Monde tente de faire croire : que les scientifiques évaluateurs sont les mains dans les poches et boivent leur café devant Game of Thrones en attendant que Monsanto leur fournisse l’étude !
  • Le directeur de l’EFSA à d’ailleurs rédigé un communiqué pour répondre à ces allégations (traduction ici), tout comme le BfR (traduction ici).
  • En revanche nous sommes d’accord pour dire que cette pratique reste ambigüe et porte atteinte à l’intégrité scientifique et en la confiance qu’on lui accorde. Il est donc bien normal de considérer ces études comme peu fiables ! Et il est certain qu’il y a encore des choses améliorables dans les processus d’évaluations.
  • Mais les conflits d’intérêts étaient bel et bien déclarés ! On peut surtout reprocher à Monsanto d’avoir revu la copie d’une étude qui déclarait ne pas avoir été révisée avant d’être envoyée à la publication (mais l’étude déclarait ses conflits d’intérêts)… Ou encore qu’ils aient voulu supprimer le nom de John Acquavella d’une étude. Les Monsanto Papers révèlent que ce dernier a été outré d’apprendre que la firme avait peur que son nom discrédite l’étude (il avait travaillé pour Monsanto pendant 15 ans) et voulait donc l’effacer. Mais au final, son nom est resté.

5 – Sri Lanka, zéro glypho = zéro défauts

Après une épidémie mystérieuse touchant les riziculteurs au foie, le gouvernement du Sri Lanka prend la décision ferme d’interdire purement et simplement l’usage de glyphosate, pourtant très utilisé chez eux pour la production de riz et de thé. Ce qui fait de ce pays un cas unique au monde où les agriculteurs ont dû apprendre à se passer de cette substance soit disant indispensable.

Nos prédictions :

Témoignages d’agriculteurs qui expliquent que les débuts ont été compliqués…

C’est même tout le sujet du reportage : montrer qu’il est très compliqué, voire impossible de se passer du glyphosate.
C’est très bien de montrer ça, et même inattendu d’en faire l’un des sujets principaux du documentaire. En effet : ça rentre en contradiction avec le premier reportage avec les deux agriculteurs.

D’un coté, nous avons l’impression qu’on peut s’en passer, et de l’autre non. Cela donne aussi l’impression faussée que ce n’est que dans les pays pauvres qu’il est impossible de s’en passer : en France on y arrive (oui mais avec du labour avec tracteur… Voir la partie 2 – Vis ma vie d’agriculteur)

mais que petit à petit ils ont retrouvé des techniques anciennes et une communication avec la nature qu’ils avaient perdue. Aujourd’hui, ça va mieux, le monde est beau et les oiseaux chantent. Comme quoi, on peut se passer de cet herbicide, c’est juste une question de volonté.

Pas de positivisme dans le reportage. Il faut dire que la situation est si catastrophique… En à peine 3 ans sans glyphosate, le pays estime pouvoir s’en remettre d’ici 25 à 30 ans ! (1′:55:40)

Il sera question de la réautorisation du glyphosate en juillet 2018, mais on ne donnera pas les vraies raisons, et on laissera juste sous-entendre que c’est pour revenir au productivisme des plus riches producteurs locaux.

  • La réautorisation a été abordée, et s’il n’a pas été sous-entendu que cela a été fait pour soulager des riches producteurs locaux, il a en revanche été suggéré que l’industrie aggro-chimique a joué un rôle dans le discrédit porté aux scientifiques incriminant le glyphosate. Et de ce discrédit découlerait, au moins en partie, la ré-autorisation.

Le professeur Channa Jayasumana est militant sur le sujet, et semble persuadé que la corrélation qu’il semble déceler entre la présence du glyphosate, son mode d’action et les maladies rénales est la seule possibilité. Pourtant, une consultation internationale d’experts organisée par l’OMS, ainsi qu’une analyse de l’Académie Nationale des Sciences du Sri Lanka, disent le contraire :

Nous n’avons connaissance d’aucune preuve scientifique tirée d’études menées au Sri Lanka ou à l’étranger montrant que le CKDu est causé par le glyphosate. Les informations très limitées disponibles sur le glyphosate au Sri Lanka ne montrent pas que les niveaux de glyphosate dans l’eau potable dans les zones touchées par la CKDu (province du Centre-Nord) dépassent les normes internationales établies pour la sécurité. En outre, la CKDu est rarement signalée chez les agriculteurs des zones voisines telles que Ampare, Puttalam et Jaffna ou même dans la zone humide où le glyphosate est utilisé dans une mesure similaire. Elle n’a pas non plus été signalée dans les zones de culture du thé où le glyphosate est beaucoup plus utilisé. Par conséquent, les données scientifiques manquent pour soutenir l’affirmation selon laquelle le glyphosate est la cause de la CKDu dans la PCN


NASSL Statement on the Banning of Glyphosate – The National Academy of Sciences Sri Lanka

Encore une fois, l’émission fait l’impasse sur les versions les plus plausibles, pour jouer avec les ressorts du complotisme et de l’activisme le plus primaire. Toute la première partie du reportage reprend les défauts déjà cités : appel à l’émotion, confusion entre corrélation et causalité, simplification, oblitération d’éléments majeurs permettant de faire la juste part des choses… Bref, des méthodes indignes d’un journalisme se revendiquant « d’investigation ». Nous sommes plus là devant du storytelling que du journalisme tel qu’il devrait l’être : informatif et le plus neutre possible.

Complément à savoir :

  • En l’absence de désherbant alternatif efficace, l’industrie du thé en particulier a été gravement touchée, les plantations étant envahies par les mauvaises herbes et entraînant une chute drastique de la production. En mars 2018, le ministre des Industries des plantations, Navin Dissanayake, a déclaré avoir été confronté à une perte de récolte : 20-30 millions de kg et environ 16 milliards de roupies srilankaises de pertes en valeur dues à l’interdiction du glyphosate. Soit plus de 75 millions d’euros de pertes, et un gaspillage phénoménal.

Nous avions aussi lancé 4 prédictions qui ne se basaient sur aucune annonce, mais que nous estimions comme étant nos prédictions les plus probables :

Il ne sera jamais question du CIRC gate :
Entre la version de travail et la version finale du rapport du CIRC, seule agence à classer le glyphosate probablement cancérigène, une partie dudit rapport a mystérieusement disparu
selon l’organisme de presse Reuters (connu pour son impartialité). Et impossible de remettre la main dessus.

Cela n’a effectivement pas été évoqué. Pourtant, ça aurait été pertinent.

Il y aura une confusion entre CIRC et OMS. Alors que si le CIRC est bien sous la tutelle de l’OMS, il reste indépendant. D’ailleurs l’OMS a réévalué le glyphosate conjointement avec la FAO (son organisme lié à l’agriculture), et ils ont conclu à une non cancérogénicité du glyphosate.

La confusion n’a pas été faite : le CIRC a été présenté comme « une agence de l’OMS », ce qui est un peu flou, mais pas faux.

Il ne sera pas question non plus des Portier papers:
Christopher Portier a été expert invité lors de l’évaluation du CIRC, tout en étant militant écolo dans une ONG, l’
Environmental Defense Fund (mais cela était connu, et cela entre en ligne de compte dans le statut d’expert invité). Mais il a également été payé 160 000 dollars en tant que consultant par un cabinet d’avocat dans la semaine de parution du rapport du CIRC. Ce cabinet d’avocat prévoyait d’intenter de nombreux procès à Monsanto si le glyphosate était classé cancérigène. Ce contrat contenait une clause de confidentialité selon laquelle Portier devait s’abstenir de déclarer la nature de son travail pour les avocats. Mais lors de sa déposition, il a expliqué qu’il consistait à relire des documents et orienter les avocats sur les questions scientifiques. Il leur a, par exemple, facturé 19 heures de travail pour lire une note de deux pages. A 450 dollars de l’heure !

Il est a noter que son statut d’expert invité l’autorise à avoir des conflits d’intérêts, puisque ne participant pas directement à l’évaluation. Mais son activisme n’a que peu d’équivalent dans le milieu scientifique, et ses conflits d’intérêts patents restent systématiquement tus par les médias… C’est donc de l’activisme et du conflit d’intérêt de la même portée (sinon plus : car s’attaquant directement aux institutions européennes) que l’affaire Henri Miller, dont parle le reportage. Ici encore, il y a un parti pris de l’émission.

Informations issues de la déposition devant tribunal de Christopher Portier.

Nous prédisons enfin que la défense de l’EFSA ne sera pas présentée, ou très rapidement survolée. Comment prétendre être objectif quand on ne permet pas à l’institut attaqué de se défendre correctement ? Il est même probable que les journalistes aient essayé d’approché l’institution européenne, mais que celle-ci, habituée au sort réservé par les journalistes de l’école Lucet aux interviewés (une approche cash et accusatrice, ne laissant jamais la place aux explications concrètes), ai préféré ne pas répondre à la demande.

Effectivement : les explications de l’EFSA et du BfR n’ont pas été présentés. Pour rappel : Le directeur de l’EFSA a rédigé un communiqué pour répondre à ces allégations (traduction ici), tout comme le BfR (traduction ici).

Ce qui suit n’engage que le rédacteur de l’article et pas ses relecteurs : pendant que l’on reporte l’attention sur les pesticides et qu’on accuse facilement les scientifiques et les agriculteurs d’être des empoisonneurs ou des collabos, n’oublions pas -par exemple- que le réchauffement climatique s’accentue et qu’il serait bon de s’en inquiéter. C’est pourtant un combat bien plus urgent que celui de s’indigner d’une substance que même de gigantesques études d’exposition sur le terrain ne parviennent pas à démontrer cancérigène, et qui en plus à des avantages écologiques très pertinents… C’est détourner l’attention des citoyens que de leur vendre des peurs inutiles, quand leur intérêt pourrait, et devrait, être porté sur des sujets plus graves, et urgents. Le débat est beaucoup plus complexe que ce que les médias nous vendent. Ne nous laissons pas bourrer le mou, gardons l’esprit critique et recentrons-nous sur les questions plus importantes.

Nous remercions les relecteurs de cet article pour leurs remarques pertinentes. Le Projet d'Utopia, ses membres et ses relecteurs n'ont aucun conflit d'intérêt à déclarer. Cet article est un article d'opinion, libre, et qui cherche à relativiser le discours médiatique affolant (et excessif) sur les questions liées à l'agriculture.

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23 commentaires

  1. « et ses conflits d’intérêts patents restent systématiquement TUS par les médias » 😉

    1. Mr Rabbit a dit :

      Ah oui, merci.

  2. Je regrette quand même l’attaque sur le diesel à la fin. Justification :
    – quand on fait les comptes, le diesel représente une part très faible des particules fines dans l’atmosphère, le chauffage au bois par exemple c’est autant à Paris, alors qu’il y est extrêmement minoritaire.
    – les moteurs essence à injection directe en génèrent eux aussi
    – les fabricants avaient triché sur les résultat, mais quand même assez sensiblement réduit les quantités émises, et les nouveaux systèmes de dépollution semblent eux vraiment efficace.
    Du coups sur les véhicules récents, c’est les freins et les pneus la source de la grande majorité des particules émises
    – le raffinage du pétrole brut continuera à générer de base grosso modo 50% d’essence et 50% de diesel, et essayer de convertir le diesel en autre chose restera couteux, demandant d’autres ressources fossiles (gaz).
    Il ne suffit donc pas de dire je ne veux pas du diesel pour qu’il disparaisse, il sera certainement utilisé autre part, voire même de façon encore plus polluante.
    – la communication sur le danger est souvent grossi en utilisant les valeurs pour toute la pollution atmosphérique et non le diesel, et des volumes de pollution qui datent d’il y a une quinzaine d’années au lieu des valeurs récentes. On peut donc de manière rationnelle, sourcée et argumentée remettre en cause ce qui est souvent annoncée, voir en particulier http://epi.proteos.info/index.php?post/2013/03/03/Sign%C3%A9-Furax%3A-le-di%C3%A9sel-qui-tue

    1. Mr Rabbit a dit :

      Bonjour et merci.
      J’en prend note et changerai ça dès que possible (malheureusement n’étant pas sur ordi, je ne peux pas dans l’immédiat).

  3. Geoffroy BAUDON a dit :
  4. au pays des bisounours a dit :

    Apparemment on voit le professeur Seralini sur des extraits de l’émission de ce soir, ce qui en dit long sur le sérieux de l’émission…

  5. Sherardia a dit :

    Pour le point 4, je prédis un « il utilisait 500l par jour de glyphosate ». Or ce volume n’a pas de réalité, ça voudrait dire qu’il arrosait l’équivalent de 300 terrains de foot chaque jour, 7 fois la surface de Paris à l’échelle d’une année. Je veux bien que tout soit démesuré aux USA, mais quand même pas à ce point là…

  6. Clément Spileers a dit :

    D’accord, le glyphosate n’est peut-être pas cancérogène… Je vous remercie d’attirer notre attention avec autant de rigueur sur le sujet. Mais quid de ses effets sur nos sols, la flore et la faune (comme la population périclitante des vers de terre, par exemple) qu’ils abritent ?Même si cet article s’intéresse aux biais d’Enviyé Spécial sur la cancérogénité du glyphosate, je trouve qu’il eût été intéressant d’ouvrir le questionnement sur d’autres domaines que celui-là. Non ?

    1. au pays des bisounours a dit :

      Allez voir les agriculteurs qui sont en agriculture de conservation des sols, ils ne travaillent pas la terre avec des outils, mais avec des plantes intermédiaires qui enracinent et structurent le sol, il y a une vie hallucinante sur ces terres là, vers de terre, carabes et autres insectes, sans parler de la vie microbienne qui leur donne d’excellent taux de matières organiques, les exemples sont pléthores, beaucoup communiquent sur Twitter.

      Ensuite, allez voir un agriculteur bio qui laboure, et comparez…

  7. Philippe a dit :

    « Il est même probable que les journalistes aient essayé d’APPROCHER l’institution européenne »

  8. … Je n’ai pas regardé l’émission (je ne veux plus de télé pour tout dire) et je dois reconnaître que vous m avez perdue à un certain moment donc je vais me permettre d’écrire un commentaire sans avoir tout lu attentivement. Je sais ce n’est pas bien. Mais faute avouée à moitié pardonnée non?

    Certes les méthodes de ce genre d’emissions ne sont pas irréprochables (sensationnalisme, analyses superficielles, absence de défense de la parties adverses, etc) mais bon ce n’est pas une grande découverte : eh non la qualité de l’information ne se trouve pas sur nos petits écrans!
    Moi ce qui m’interpelle c’est pourquoi et comment vous pouvez déployer autant d’énergie à éplucher et décortiquer les techniques/manipulations des médias quand on a en face… le glyphosate !

    [ Au fil de la lecture, j’ai presque cru que vous alliez lui trouver des vertus thérapeutiques. Humour, je précise si c’était nécessaire. ]

    Ne serait il pas plus productif et intéressant de mettre votre énergie au service de la lutte contre les moteurs diesel comme vous l’évoquez ? Ou contre les élevages intensifs ? Etc.

    Quoiqu’il en soit je suis presque autant admirative de l’ampleur du travail fourni qu’extrêmement dubitative quant au choix du (thème) défendu.

    1. au pays des bisounours a dit :

      L’auteur déploie autant d’énergie comme vous le dites car le reportage est orienté et bourré de fakes à un point inimaginable, mais peut-être sera-t-il à même de vous répondre : )

    2. Le glyphosate a été diabolisé au point de paraître comme l’antéchrist de l’écologie. Bien au contraire, si vous vous renseignez sur l’agriculture de conservation, vous verrez que son utilisation y est au contraire, très écologique. Il permet d’éviter le travail du sol, largement utilisé en bio, qui est un véritable génocide à l’échelle des écosystèmes présents dans le sol. Cette technique culturale, qui ne peut se passer de glyphosate permet de stocker du carbone dans le sol, et si tout les agriculteurs de la terre faisaient de même, cela règlerait le problème des émissions de CO2 dans le monde! (cf. COP21, le 4 pour 1000).

    3. Mr Rabbit a dit :

      Bonjour, et merci de votre commentaire parce qu’il est pertinent concernant ce que notre militance sur ce sujet pourrait cacher.
      C’est un des très rares sujet pour lequel nous précisons bien que nous sommes sans conflit d’intérêt, car nous savons bien que c’est là une question qui arrive spontanément aux esprits (même si nous avons conscience que cette déclaration renforce parois encore plus la suspicion de certains).
      Bref.
      Pourquoi défendons-nous le glyphosate ?
      C’est un processus :
      – Notre rédacteur principal est très attaché à la nourriture qu’il ingurgite. Passé un temps par le BIO, mais attaché à la science, lorsqu’il à appris que le Bio contenait des pesticides, il a pris ça comme une trahison et a réalisé à quel point la désinformation pouvait être présente dans tous les « camps ».
      – Depuis il a cherché a se renseigné sur le sujet, ce qui l’a poussé a apprendre et comprendre le fonctionnement de la toxicologie (et d’autres domaines pertinents sur le sujet). Il est à noter qu’il n’est pas un spécialiste (au sens qu’il n’est pas un scientifique spécialisé dans ces domaines), mais seulement un amateur qui a le soucis de la méthode scientifique (méthode qui permet d’acquérir des connaissances solides), et de ne pas raconter de bêtises d’où son application à sourcer un maximum et de bien choisir ses sources (les sources les plus primaires possibles afin que les infos ne soient pas dénaturées, par des journalistes par ex). La nourriture est d’ailleurs un sujet assez récurent sur notre blog.
      – Quand il a commencé à s’intéresser au sujet des pesticides, il ne connaissait pas le glyphosate. Et tout le débat autour de cette molécule (débat mouvementé) l’a intrigué. Un peu comme pour vous : pourquoi un tel déferlement de militance (pour ou contre) sur un seul produit ?
      – Il y a plusieurs facteurs dans la militance défendant le glypho : Etre contre c’est une défiance en la méthode scientifique, et donc un désaveux de celle-ci, alors qu’il n’en existe pas de plus fiable (même si elle peut encore être améliorée, évidemment). Donc a travers la défense du glyphosate, c’est la défense de la science. Ensuite, il y a aussi le fait qu’il y a beaucoup de désinformation a ce sujet et que cette désinformation atteint même la sphère des médias de masse, c’est un des rares sujet de désinformation qui atteint un tel niveau de diffusion, ce qui devient très problématique dans la société où nous vivons (pour cela, voir la conférence du sociologue Gérald Bronner, »la démocratie des crédules », dispo sur youtube). Et ça devient problématique pour l’image que c renvoi de la science également.
      – Enfin, il y a la question de l’agriculture, indissociable de nos conditions de vies et de notre nourriture, qui est centrale. Et, comme expliqué plus haut, le glyphosate a des avantages agronomiques qui, au sein de pratiques spécifiques, permettent des techniques qui favorisent la biodiversité, les rendements,la qualité et la fertilité des sols. Mieux que le BIO (qui faisant usage du labour, dévaste la vie des 15 premiers centimètres, là où vivent les vers de terre, et les micro organismes composteurs, et érode les sols sur le long terme). Une publication de référence sur le sujet : https://rd.springer.com/article/10.1007/s13593-014-0215-8?fbclid=IwAR2nQ8fdnyGHo38CKfMqxqWuBrkvI5g02OHg0HZfkAFulP1VhJBUErm5kXs

      En espérant avoir répondu à votre question

      1. Erylis a dit :

        Bonjour, je me permet de poser des questions car la lecture de l’article m’a rendue confuse.

        Le fait que les medias ont beaucoup de biais dans la presentation des faits n’est absolument pas nouveau, et mettre a jour les erreurs est un travail admirable. Ce qui me laisse plus perplexe c’est votre defense du produit, avec des arguments surements senses, mais dont je ne suis pas sures de leur validites vu que je n’ai aucun contexte correct sur le glyphosate. Et c’est cela qui m’embete, c’est qu’il manque a mon avis dans le reportage et votre analyse/defense le contexte globale du glyphosate : Qu’est ce que c’est exactement (pas que la formule chimique, mais au moins un peu son action, sur quelles parties ca attaque par exemple) ? A quel moment PRECISEMENT l’utilise t-on en agriculture (pas le detail pour chaque culture bien sur mais expiquer sur quel types de cultures, a quel moment et comment) ? En quel quantite (de maniere generale) ? En aide/remplacement de quoi ? Combien cela represente au global (vente du produit, utilisation brute et par rapport aux autres herbicides, gain de temps et d’efforts ?, …) ?
        C’est peut etre des choses qui semblent evidentes pour vous mais j’ai l’impression que la majorite du grand public n’a que des idees floues a ce propos ( et moi incluse meme si je suis etudiante dans le domaine). J’imagine que ce n’est pas le propos de cet article d’argumenter pour ou contre le glyphosate, mais ca me gene du coup que vous avanciez des arguments (pour ou contre) sans contextualiser avant.

        D’ou mes autres interrogations : pourquoi vous parlez du labour ? Le glyphosate est un herbicide, qui (de mes faibles connaissances) est utilise en culture de champs avant semis mais aussi pendant la croissance (dans le cas des OGM, puisque que ceux ci sont resistants au produits si j’ai bien compris). Et toujours a ma connaissance, le labour est une technique de preparation des sols visant a retourner la terre pour enlever les mauvaises herbes (comme un herbicide) et aussi deconpacter le sol avant les semis (pas comme une herbicide). Du coup je vois pas trop le rapport entre les deux. Est ce que le glyphosate est utilise uniquement en remplacement du labour (ou inversement) ? Dans quel cas et cultures on en utilise, a quel moment ?
        Et quels sont les avantages ecologiques/agronomiques ? Et pouvez vous aussi me detailler les pratiques specifiques dont vous parlez ?

        Merci d’avance,

    4. Mr Rabbit a dit :

      Ah oui, je voulais aussi répondre à ça et j’ai oublié :
      « Ne serait il pas plus productif et intéressant de mettre votre énergie au service de la lutte contre les moteurs diesel comme vous l’évoquez ? Ou contre les élevages intensifs ? Etc. »

      Un simple coup d’oeil à nos écrits vous aurait montré que nous avons déjà écrit sur de tels sujets, liés à l’écologie:
      http://projetutopia.info/nouvelle-estimation-du-cout-environnemental-de-lalimentation-trad/

  9. DAADOUN a dit :

    « Science sans conscience n’est que ruine de l’âme », prévenait Rabelais, en des temps éloignés.
    Reprenant sa démarche, Edgar Morin pouvait écrire dans sons ouvrage éponyme,

    « Les sciences humaines n’ont pas conscience des caractères physiques et biologiques des phénomènes humains. Les sciences naturelles n’ont pas conscience de leur inscription dans une culture, une société, une histoire. Les sciences n’ont pas conscience de leur rôle dans la société. Les sciences n’ont pas conscience des principes occultes qui commandent leurs élucidations. Les sciences n’ont pas conscience qu’il leur manque une conscience.

    Mais de partout naît le besoin d’une science avec conscience. Il est temps de prendre conscience de la complexité de toute réalité – physique, biologique, humaine, sociale, politique – et de la réalité de la complexité. Il est temps de prendre conscience qu’une science privée de réflexion et qu’une philosophie purement spéculative sont insuffisantes. Conscience sans science et science sans conscience sont mutilées et mutilantes. »

    La science dit comment ça marche…
    Et la conscience demande à quoi (ou à qui) ça sert!…
    Voici tout l’enjeu du débat, tel qu’il s’est posé pour l’atome, pour le mouvement des astres, et tel qu’il se pose encore ici pour la chimie…

    Invoquons la conscience, pour ceux qui en dispose encore…

    C’est pourquoi je saisis bien mal le parallèle entre la toxicité supposé de l’exposition au soleil…. (depuis combien de millions d’années pour l’espèce humaine?) et celle du glyphosate, comme le laisse penser l’auteur pour nous troubler dans notre conviction… que je sache, c’est quand même un produit chimique conçu de toute pièce pour éradiquer une partie du vivant…
    Le soleil, c’est d’abord et surtout une énergie… et pour nous, humain, quelle que soit la durée de notre vie, c’est la (condition sine qua non de) vie… Parallèle malvenu, il me semble.

    Si quelqu’un réussit à balayer de ma conscience l’idée qu’une substance chimique, nocivité confirmée ou non, détournée par l’homme de science pour son profit (parce qu’il faut bien des petits chimistes derrière tout ça !), substance destinée à supprimer toute vie végétale adventice (il y a quand même Une « ☠️ » sur le paquet, ça devrait faire réfléchir !…), n’est pas défavorable pour ma santé, c’est que cela sert des intérêts (ne perdons pas de vue que le but de tout ceci, c’est l’accroissement des rendements)- et c’est donc que ma conscience n’est plus active.

    C’est le même raisonnement qui consiste à dire qu’un atome, c’est naturel, donc qu’il n’y a pas de danger à l’utiliser comme on veut… c’est exactement ce qu’on dû se dire les habitants d’Hiroshima ou ceux de Tchernobyl…

    C’est aussi le même raisonnement qui consiste à dire (et à démontrer) que le tabac est inoffensif puisqu’il s’agit d’une plante, et qu’après tout, des plantes, nous en consommons depuis toujours…
    il y a écrit quand même écrit « fumer tue » sur le paquet (du mois. En France), mais comme vivre aussi tue (oui, oui, j’ai vérifié mes sources!), les sophistes vous diront que vivre et fumer, c’est pareil…

    Et C’est exactement le même raisonnement qui consiste à dire (et à démontrer) que le sucre (le blanc, le très pur, le très saint, celui où il est écrit,…il fallait y penser «Saint Louis », pour suggérer une pureté quasi religieuse!) est bon et nécessaire à notre santé, puisqu’après tout (cad après raffinement), il n’est que le produit d’une plante, et que les plantes, c’est bon, mes amis, vous en reprendrez donc un peu…

    Après, on peut déployer tous les arguments scientifiques que l’on veut, on ne peut faire l’économie d’examiner en conscience la finalité de l’opération. Donc, d’un point de vue de la conscience, (tout le monde voit ce que c’est la conscience? !), la dose, on s’en fout un peu, quoi qu’en pense les scientifiques …
    Un peu comme quand notre bon ministre de notre belle viticulture française tente de nous convaincre que le vin rouge n’est pas un alcool « comme les autres! »… mais là, question argument scientifique, il s’est un peu rétamé…

    Enfin, l’argument des gentils et des méchants (j’ai cru rêver en lisant ça dans une publication de ce niveau !), déploie des ficelles digne d’un parent s’adressant à un enfant de 5 ans pour lui expliquer le monde. Quel est le degré de conscience d’un enfant de 5 ans?…
    Relisez Edgar Morin. Adressez-vous à votre public adulte avec des arguments matures et adultes pour rester crédibles ! Cela fait longtemps que les économistes savent que le monde ne se répartit pas en de telles catégories, mais bien davantage entre profiteurs et exploités, ce qui ne dit pas la même chose…

    Mais qui êtes vous donc, « projetutopia »…. je ne vous connais pas! et quels intérêts défendez-vous (en prenant grand soin de préciser que vous n’êtes pas en « conflits »!)?…
    Comme le disait Marie dans un des commentaires en lien avec l’article, [ Au fil de la lecture, j’ai presque cru que vous alliez lui trouver des vertus thérapeutiques, au glyphosate. Humour, je précise si c’était nécessaire. ]

    « Ne nous laissons pas bourrer le mou…et gardons l’esprit critique. » c’est exactement ce que je vais faire !

    Et puis, franchement, On s’en fout un peu des mauvaises herbes, en fait!… c’est comme les cafards….
    Ma prédiction : ils étaient là tous deux bien avant nous et si nous continuons à ce rythme effréné d’aveuglement destructif , sans conscience ni esprit critique, ils seront là bien après nous…

    Et à vous qui êtes si bien intentionnés, j’ai, moi, un conflit d’intérêt à déclarer : « entre ce qui préserve la vie et ce qui la détruit… »

    1. Mr Rabbit a dit :

      Je me suis arrêté à « C’est pourquoi je saisis bien mal le parallèle entre la toxicité supposé de l’exposition au soleil…. (depuis combien de millions d’années pour l’espèce humaine?) et celle du glyphosate »

      La toxicité supposée de l’exposition au soleil ?
      Donc vous ne croyez pas au caractère cancérigène du rayonnement solaire. Ce qui d’emblée rend la conversation inutile.
      Cela étant confirmé par une ignorance des différences entre Danger et Risque (base de la toxicologie), par une confusion entre toxicité et carcinogénicité, et par un appel à l’ancienneté qui n’a aucun sens (puisque les rayons du soleil sont encore aujourd’hui cancérigènes pour nous : http://www.cancer-environnement.fr/268-Rayons-du-soleil.ce.aspx )…
      Bref, en une seule phrase il y a tellement de bases à revoir, que je ne vais pas pouvoir prendre le temps de répondre à votre long texte.

    2. Tu vois, ta position est particulièrement dogmatique et basée « que » sur des idées.
      Si c’était sur des idées qu’on fondait les choix, ça serait un vrai cafouillage… certaines idées de certaines personnes pourraient nous paraître « mauvaises »… cf les idées Nazies ou d’autres…
      Par contre la position du blogger n’est ni « pro » ni « anti » glyphosate a priori… c’est juste les résultats d’une analyse « scientifique ».
      De la même manière tu serais surpris de lire sur son blog, un article scientifique vantant la diminution de consommation de viande pour préserver la planète… non pas qu’il soit « pro » ou « contre » les vegan ou la viande, Mais juste parce que c’est un résultat « scientifique », donc généralisable, donc plutôt ce qu’on peut trouver de plus « vrai », si on peut employer ce mot.
      C’est toute la différence entre ceux qui « suspendent » leur jugement et qui se plient aux résultats d’études nombreuses et variées et ceux qui ont une opinion dogmatique préconçue et qui cherchent juste toute info allant dans leur sens… ça se nomme le biais de confirmation.

  10. au pays des bisounours a dit :

    Regardez cet excellente explication https://www.youtube.com/watch?v=P8OcEwKtKZk&t=769s

  11. […] scientifique Test : Nous prédisons les biais d’Envoyé Spécial sur le Glyphosate Janvier 2019. Projet Utopia Envoyé Spécial et Glyphosate: l’escalade de l’intox. La Théière Cosmique […]

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