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La science est une croyance ! – Brèves d’Utopia #5

Ce texte est le script de la vidéo suivante. Les sources sont incluses dans le corps de texte. Elle est un complément à la vidéo que nous avons réalisée chez Mr Sam ?, pour le Grand Procès de la Science.

Voilà bien une affirmation destinée à mettre sur un pied d’égalité croyance et connaissance… Comme s’il n’existait pas de vérité absolue ou objective dans notre conception du monde, ce qui tendrait à rendre équitable toutes les opinions…

C’est un système de pensée dont on doit se méfier, car toutes les opinions ne se valent pas : Sur un certain type de questions bien spécifiques, un spécialiste tiendra très probablement un discours plus fiable qu’un non-spécialiste. Même si il faut se méfier de cette tendance naturelle à accorder facilement sa confiance aux personnalités représentant une autorité, il n’est pas irrationnel de favoriser l’expert plutôt que le non expert. Ce qui ne veut pas dire qu’on aura toujours raison de le faire, mais juste que c’est le plus raisonnable. Il ne s’agit donc pas de croire systématiquement l’expert, mais de considérer qu’on ne peut pas évaluer sa parole au même niveau que celui du non-expert.

Bien évidemment, il faut rester attentif lors de l’usage d’un tel argument d’autorité, il y a des questions à se poser quand à l’expert présenté. Mais si l’expert est légitime, il est probable qu’il soit plus dans le vrai que le non-expert.

Donc, non, on ne peut pas dire que toutes les opinions se valent…

La démarche qui sous-tend une assimilation entre les termes croyances et connaissances n’a donc, à priori, pas beaucoup de sens.

Mais soulignons le “à priori”, car en réalité, l’épistémologie discute de la question depuis des siècles…

Au delà du fait que, comme dans tous les domaines, les limites entre deux notions proches sont floues, nous pouvons remarquer qu’en essayant de remonter à la base même de nos connaissances, on en revient systématiquement à des croyances. Et ce, même en science. Pour simplifier, il faut un socle initial à toute théorie, mais ce socle, s’il est admis, n’est pas démontré. Cette base, fragile, est l’arrêt dogmatique, aussi appelé plus simplement “hypothèse”.

Par exemple, chaque scientifique travaillant sur un sujet puisera des résultats ou des concepts issus d’autres études, réalisées auparavant. Et pourtant, il n’aura pas lui-même produit ou reproduit ces études. Il sera donc forcé de poser l’hypothèse que le travail de ses prédécesseurs est valide… Ce qui, finalement, revient à croire en ce travail : On ne peut, en effet,   pas reproduire plus de 2000 ans de résultats scientifiques à chaque nouvelle étude pour valider ses résultats. Il faudrait aussi croire en la bonne foi des scientifiques: qu’ils n’aient pas lissé les données, ou bidouillé les résultats, etc…

Bref… Il y a donc toujours une forme de croyance dans le système constitutif de connaissances qu’est la science. Et donc, la connaissance ne semble être qu’une forme de croyance affinée.

En revanche, s’arrêter ici dans l’analyse serait incomplet. En réalité, une connaissance, bien que difficile à définir précisément, se distingue de la croyance, du moins dans l’usage commun.

En reproduisant des études foireuses ou en se basant sur des données fausses, avec le temps, il y a bien un moment où les scientifiques remarqueraient que les résultats ne sont pas en adéquation avec ce qui était attendu. Grâce à sa démarche de remise en question perpétuelle, et à l’explication des règles lui permettant d’effectuer ses déductions, la science tend à définir la réalité de manière rigoureuse, mais non absolue… Il lui faut juste du temps.

Au final, que penser de cette affirmation, que la science serait une croyance ? Fondamentalement, il est difficile de nier que par bien d es aspects la science repose sur des formes de croyances. Mais si la science est une croyance, elle n’est pas une croyance égale aux autres… Il nous est en effet nécessaire de bien distinguer une forme de croyance que l’on pourrait qualifier d’absolue, qui est dogmatique et ne se remet pas en question, et une forme de croyance dont le but même est de repousser et de limiter au mieux les croyances qui la composent… Et comme il convient de les distinguer, il devient essentiel de les nommer différemment. Et concernant les données issues de la science, faute de mieux, nous utiliserons plus aisément le terme de connaissance

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